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Lecteurs et possesseurs des traductions françaises du De regimine principum (vers 1279) de Gilles de Rome (XIIIe–XVe siècles)

Noëlle-Laetitia Perret

Perret, Noëlle-Laetitia, « Lecteurs et possesseurs des traductions françaises du De regimine principum (vers 1279) de Gilles de Rome (XIIIe–XVe siècles) », Le Moyen Age, 3/2010 (Tome CXVI), p. 561-576.

Extrait de l’article

Gilles de Rome rédige son De regimine principum à l’intention de l’héritier du trône de France, le jeune Philippe le Bel, vers 1279. Il est le premier auteur d’un miroir du prince à faire un usage systématique de la Politique et de l’Éthique d’Aristote, alors à peine redécouvertes par le biais des traductions latines. Son œuvre marque une étape charnière dans l’évolution de ce genre littéraire. Comme J. Krynen l’a justement fait remarquer, les miroirs du prince qui lui succèdent « perdent en originalité. Aristote adapté par Gilles Colonna est partout et suffit à tout. Avec son De regimine principum, Gilles de Rome joue en effet un rôle déterminant dans la transmission des idées aristotéliciennes. Son miroir du prince compte parmi les textes non religieux les plus diffusés de la fin du Moyen Âge. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer, du moins en partie, ce succès : d’une part, la tentative de Gilles de Rome d’assimiler la pensée grecque à l’idéologie chrétienne et son souci de proposer une synthèse de l’enseignement théorique d’Aristote à un lectorat constitué de non-clercs ; d’autre part, son lien privilégié avec les trois relais importants de la propagation des textes de l’époque, l’ordre des ermites de saint Augustin, l’Université de Paris et la cour des Capétiens. Le De regimine principum rencontre un succès considérable et demeure, jusqu’à la Renaissance, un modèle et une source importante pour de nombreux auteurs. Selon F. Del Punta et C. Luna, le texte de Gilles de Rome nous serait parvenu dans pas moins de 350 manuscrits

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