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La gloire et l’argent. Architectes et entrepreneurs au XVIIe siècle

Françoise Fichet-Poitrey

Françoise Fichet-Poitrey, La gloire et l’argent. Architectes et entrepreneurs au XVIIe siècle, dans Revue française de sociologie, 1969, n° 1, p. 703-723.

Extrait de l’article

Les supputations de la gloire et les spéculations d’argent peuvent paraître intelligibles selon des horizons divers.

« Chez les princes, écrit l’auteur des mémoires de Louis XIV, le désir de la gloire qui les anime les fait passer en beaucoup par-dessus le penchant de leur intérêt ». Ce désir qui érige les grands au-dessus des concupiscences communes peut aussi affecter les motivations de la dépense.

D’une façon générale il est possible que les hommes, fussent-ils acteurs d’un système économique, ne se conduisent pas nécessairement en comptables, soit que la comptabilité fut trop embryonnaire, soit qu’ils l’ignorent ou l’oublient dans leurs passions, leurs folies ou leurs jeux. L’attrait de la gloire peut surplomber l’amour de l’argent.

De cette gloire, qui implique la représentation que l’individu se doit à lui-même et aux autres, le bâtiment est au XVIIe siècle une manifestation privilégiée. Les princes et les grands qui les imitent se doivent une architecture qui par la splendeur du matériaux, la générosité de l’ornementation, la largesse du dessein exprime leur grandeur. Plus prosaïquement « c’est en usage bourgeois un flatteur contentement que de dire que l’on a fait bâtir », selon l’expression d’un contemporain.

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