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Le prince ou le pouvoir de séduire

Christiane Raynaud

Raynaud, Christiane, "Le prince ou le pouvoir de séduire", dans Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 23e congrès, Brest, 1992, Les princes et le pouvoir au Moyen Age, p. 261-284.

Extrait de l’article

Dès le XIIe siècle en France et surtout en Angleterre, l’histoire d’Alexandre est très populaire. Elle est pour les souverains un moyen d’expliquer les nouvelles formes du pouvoir et de les faire accepter. A la cour de Bourgogne, elle accompagne les tentatives de Philippe le Bon pour obtenir une couronne. En 1447, le duc demande à Jean Wauquelin de lui soumettre un exemplaire papier de son Livre des conquestes et faits d’Alexandre le Grand, puis en 1448 une copie de luxe. Avant une nouvelle démarche, il fait faire entre 1457 et 1459, une troisième copie ornée de deux cent quatre miniatures dont la plus grande part est de Guillaume Vrelant et une vingtaine de Liévin van Lathem.
Cet intérêt pour Alexandre n’est pas complètement neuf, mais jusque-là le conquérant était relégué à une seconde place. Wauquelin en fait un souverain des contrées bourguignonnes et un des ancêtres de la dynastie. Le grand turc, ayant eu vent de ces revendications, les aurait considérées comme un défi. Même si la lettre de Mehmet II de l’automne 1455, signée "vrai héritier du roi Alexandre", est un faux, elle est révélatrice des enjeux de cette légende généalogique.

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