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Les heures du maréchal de Boucicaut 

Albert Chatelet

Chatelet Albert, « Les heures du maréchal de Boucicaut », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 74, 1995, p. 45-76.

Extrait de l’article

Parmi les chefs-d’œuvre légués à l’Institut en 1912 par Nelly Jacquemart- André figure un manuscrit exceptionnel à bien des égards, le livre d’heures de Jean Le Meingre, maréchal de Boucicaut. C’est à la vente du cabinet de Guyot de Villeneuve qu’il avait été acquis, en mars 1900, pour la somme considérable de 68 500 F. Son précédent propriétaire lui avait consacré, en 1889, une notice remarquable pour sa précision et l’importance de ses recherches historiques. Depuis il a fait l’objet de trois études principales. Le comte Durrieu a donné à son propos trois articles successifs qui se complètent. C’est lui qui a proposé de reconnaître l’enlumineur du volume dans le Brugeois Jacques Coene. C’est ensuite un long silence jusqu’à la publication, en 1953, de l’important livre d’Erwin Panofsky, Early Netherlandish Painting : le Maître des Heures de Boucicaut est alors élevé au rang de l’un des grands précurseurs de ce que l’auteur a appelé Ars nova — la peinture réaliste du XVe siècle — par son intérêt pour la représentation de l’espace. Ce grand historien d’art travaillait alors sur photographies et je ne suis pas certain qu’il ait jamais vu le volume, sinon dans la vitrine dans laquelle il était exposé avant la dernière guerre. A la suite de ce travail novateur, Millard Meiss devait consacrer à l’artiste, en 1968, l’un de ses volumes voués à l’étude de la peinture au temps de Jean de Berry. Ce sont ces deux dernières publications qui font actuellement autorité en la matière, quoique bien de leurs aspects semblent discutables.

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