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Une tête d’ange provenant du prieuré royal de Saint-Louis de Poissy 

Michèle Beaulieu

Beaulieu Michèle, « Une tête d’ange provenant du prieuré royal de Saint-Louis de Poissy », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 47, 1953, p. 171-180.

Extrait de l’article

Dans le chantier de la cathédrale de Reims, un artiste de génie crée, au dernier tiers du XIIIe siècle, les deux fameux anges de la façade occidentale qui devaient primitivement encadrer le saint Nicaise. Ils se trouvent aujourd’hui, l’un à la porte centrale, en face de la Vierge de l’Annonciation, l’autre à la porte de gauche, au côté du saint évêque décapité. C’est de ces figures, célèbres avant même d’avoir été mises en place, que s’inspirent les anges dressés dans les niches des contreforts, spécialement au côté Nord de la nef, la théorie de ceux qui encadrent le Couronnement de la Vierge, au gâble de la porte centrale de la façade Ouest, et même les figurines des voussures qui sont le reflet des grandes statues des ébrasements. Les tailleurs d’ivoire et les orfèvres connurent aussi les anges de Reims et en reproduisirent la silhouette, mais surtout, les huchiers multiplièrent les statuettes d’angelots portant l’encensoir, la navette ou le flambeau. La propagation du sourire de Reims dans la sculpture monumentale, hors de France, a été maintes fois suivie : c’est ce sourire qui paraît dans les figures du jubé de Strasbourg, et il subsiste, déformé par l’esprit local qui va s’accentuant au fur et à mesure que, de Bâle à Cologne, on descend la vallée du Rhin.

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