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La représentation pontificale en France au début du règne d’Henri IV (1589-1594), cadre politique, moyens humains et financiers

Anne-Cécile Tizon-Germe

Anne-Cécile Tizon-Germe, "La représentation pontificale en France au début du règne d’Henri IV (1589-1594), cadre politique, moyens humains et financiers", dans Bibliothèque de l’École des chartes, année 1993, volume 151, numéro 1, p. 37 - 85.

Extrait de l’article

Le 1er août 1589, l’armée royale d’Henri III, grossie des forces huguenotes du roi de Navarre, s’apprête, des hauteurs de Saint-Cloud, au siège de Paris. Le roi de France, réconcilié avec son cousin de Navarre, veut reconquérir cette capitale qu’il a quittée en hâte un an plus tôt, mais sa mort sous le couteau de Jacques Clément change le cours des événements. Le 2 août, le nouveau roi de France est Henri de Bourbon, roi de Navarre, chef des protestants français. La nouvelle de la mort d’Henri III parvient à Rome le 12 août 1589. Le pape Sixte Quint ne peut rester indifférent à l’accession d’un hérétique au trône et à la situation du royaume de France. Or les divisions du royaume permettent justement à la papauté de se poser en arbitre, ou du moins de ramener dans la fidélité due à l’Église romaine les catholiques qui ont pris parti pour le roi huguenot. L’union de tous les catholiques français entraînerait, selon les vues pontificales, sinon l’écrasement d’Henri IV, du moins l’espérance d’une conversion ramenant paix et concorde en France. Le meilleur moyen de faire valoir les positions de Sixte Quint parut alors être l’envoi d’un agent du Saint-Siège dans le royaume : il fallait un légat. Or, depuis le concile de Trente qui avait renforcé et affermi le pouvoir des ordinaires, la tradition des légations en France était quelque peu tombée en désuétude. On mesure ici l’importance que le pape attachait à cette mission.

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