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Aspects du discours normatif dans le Roman de Tristan en prose (coutumes, codes sociaux, conversation)

Olivier Linder

Olivier Linder, « Aspects du discours normatif dans le Roman de Tristan en prose (coutumes, codes sociaux, conversation) », Médiévales, 52, printemps 2007, p. 153-170.

Extrait de l’article

Dans l’histoire des mentalités et des mœurs médiévales coexistent deux représentations plus ou moins antithétiques. D’une part, un Moyen Âge « violent, sale et méchant » où balbutient à peine la « civilisation des mœurs » et la « curialisation des élites ». D’autre part, un Moyen Âge très réglé, où la pression normative s’exerce avec force. Cette ambivalence exprime au moins une réalité : il n’existe pas de société qui ne connaisse de réflexion sur la norme sociale. Selon les définitions usuelles, les normes sont des modèles culturels de conduite adoptés par un groupe ou une société, légitimés par des valeurs partagées jusqu’à un certain point, et dont les mœurs sont la dimension pratique. Elles nécessitent un apprentissage, marquent l’adhésion à des valeurs communes, fondent l’appartenance au groupe. Leur transgression ou méconnaissance entraîne des sanctions, réelles ou symboliques. Du fait de l’écart entre “ce que nous sommes censés faire” et “ce qu’en réalité nous faisons”, elles connaissent un phénomène de régulation permanente.

Nous aborderons ici les normes induites par l’idéologie aristocratique telle que la reflète et la construit le roman de chevalerie, à l’exemple du Roman de Tristan en prose.

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