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Le Duc, le Marquis et le grand Prévôt : Parallèle de trois témoins du Roi Bourbon

François Formel-Levavasseur

Formel-Levavasseur, François. Le Duc, le Marquis et le grand Prévôt : Parallèle de trois témoins du Roi Bourbon, Cahiers Saint-Simon, n° 36, 2008. Eloquence de Saint-Simon, p. 67-78.

Extrait de l’article

A évoquer les « Belles Lettres à la Cour au temps de Saint-Simon », on ne saurait assez insister sur l’exemplaire complémentarité des œuvres de trois des chroniqueurs les plus marquants du règne de Louis Le Grand : le duc Louis de Rouvroy de Saint-Simon Vermandois (1675-1755), qui se garda d’être un sujet « académique », Philippe de Courcillon, dit « marquis de Dangeau » (1638-1720), l’académicien aux deux fauteuils, celui de l’aimable versificateur et celui du mathématicien, féru d’algèbre et de calculs, et très incontestablement, encore que son œuvre ait été tardivement connue, Louis-François du Bouchet de Sourches (1639-1716), qui s’illustra honnêtement dans la carrière des armes, avant de succéder à la charge de grand Prévôt en 1664. On conviendra que les productions de Buvat, de Marais, voire de Cosnac, d’une moindre ampleur, ne laissent pas d’apporter aussi un utile éclairage au curieux, étant rédigées avec un souci louable d’ impersonnalité, lequel nous prive de nombreux faits plus secrets à connaître cependant, de ce sens critique qui fera le charme des souvenirs de l’Abbé de Choisy, plus encore des Mémoires et d’autre part des Ecrits marginaux du duc. Il faut reconnaître, en première analyse, que, quant à eux, le Journal de Dangeau, comme celui de Sourches, « donnent surtout l’impression pesante de cette existence monotone et mécanique de la cour », dans la dernière partie d’un « Roi-Soleil » parvenant inexorablement à son couchant, alors que résonne inlassablement cette « même musique »... que dénonçait la Princesse Palatine. On se trouve donc naturellement conduit à établir ici, encore que sommairement, un parallèle entre les mémoires et journaux des trois auteurs, dont l’assiduité requise à la Cour en fait des témoins privilégiés, sauf à rappeler en premier lieu, et comme en première partie de cette approche, les conditions respectives de la mise au jour de ce triptyque littéraire assez exceptionnel, dont les manuscrits originaux, voire autographes, nous ont été si heureusement conservés.

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