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Retour sur le ’népotisme’ : les nominations de cardinaux au XVe siècle 

Pierre-Bénigne Dufouleur

Pierre-Bénigne Dufouleur, « Retour sur le ’népotisme’ : les nominations de cardinaux au XVe siècle », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, 132-1, 2020

Extrait de l’article

Le Littré définit en 1863 le mot népotisme comme une « autorité excessive que les neveux ou les autres parents des papes ont eue autrefois dans l’administration des affaires de Rome. Par extension, désir chez un homme en place d’avancer ses parents. » Le Petit Robert n’a guère fait évoluer cette définition un siècle et demi plus tard : « Histoire religieuse. Faveur et autorités excessives accordées par certains papes à leurs neveux, leurs parents, dans l’administration de l’Église » et « Littéraire. Abus qu’une personne en place fait de son crédit, de son influence pour procurer des avantages, des emplois à sa famille, à ses amis. »

Cette pratique, ainsi définie, semble indissociablement liée à la papauté de la Renaissance dans l’historiographie traditionnelle. Les noms de Borgia, de Rovere ou de Médicis font échos dans l’imaginaire collectif à ces « autorités excessives » accordées aux parents. Les historiens n’ont d’ailleurs pas hésité à parler de « grand népotisme » pour décrire une situation qui leur semblait, à juste titre, spécifique au Quattrocento et à la première moitié du Cinquecento. La notion de népotisme est-elle pourtant appropriée, dans le cadre des promotions à la pourpre, pour décrire la transmission du pouvoir au sein des familles des papes et des cardinaux de cette époque ? Est-il pertinent d’utiliser le terme de népotisme pour décrire l’élévation d’un cardinal par un pape au sein de sa propre famille ?

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