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Les hommes de culture dans la diplomatie pontificale au XIIIe siècle

Bruno Galland

Galland, Bruno, "Les hommes de culture dans la diplomatie pontificale au XIIIe siècle", dans Mélanges de l’Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes, t. 108, n°2, 1996, p. 615-643.

Extrait de l’article

Deux raisons conduisent à interroger d’abord la diplomatie pontificale dans une réflexion sur les rapports entre la culture et la diplomatie au Moyen Âge.
Tout d’abord, la papauté est le pouvoir politique qui a le plus tôt entretenu de nombreuses relations diplomatiques. C’est la conséquence de la responsabilité universelle dont l’évêque de Rome s’est très vite senti investi. Les premiers légats pontificaux apparaissent dès le IVe siècle ; ils étaient envoyés par le pape pour siéger en son nom dans les conciles. Quant à la représentation diplomatique au sens où nous l’entendons aujourd’hui, on la trouve déjà au VIe siècle avec les apocrisiaires qui se succédèrent à Constantinople auprès du basileus comme auprès du patriarche. Par la suite, les papes envoyèrent régulièrement des membres de la Curie ou des évêques auprès des Carolingiens. Ces légats n’étaient pas chargés seulement des affaires strictement ecclésiastiques : deux légats furent chargés par Jean VIII de défendre Charles le Chauve contre Louis le Germanique. Les légations devinrent ensuite un instrument privilégié pour la diffusion de la réforme grégorienne, au moment même où Grégoire VII, dans les dictatus papae, proclamait son autorité sur toute l’Église, les clercs comme les laïques. À partir de la fin du XIe siècle, on trouve désormais des légats pontificaux dans toute la chrétienté. L’importance de ce « réseau » est sans comparaison avec les ambassades envoyées par d’autres souverains.

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