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La belle captive. La girafe dans les ménageries princières au Moyen Âge

Thierry Buquet

Thierry Buquet. La belle captive. La girafe dans les ménageries princières au Moyen Âge. Corinne Beck et Fabrice Guizard-Duchamp. La bête captive au Moyen Âge et à l’époque moderne. (Actes des deuxièmes rencontres internationales " Des bêtes et des hommes " (Valenciennes, 8-9 novembre 2007), Amiens, Encrage, pp.65-90, 2012, Encrage université. ⟨halshs-00664537v2⟩

Extrait de l’article

La communication fait le point sur la présence de la girafe dans les ménageries princières européennes au XIIIe et XVe siècles. Cet animal rare n’avait plus été vu en Europe depuis l’Antiquité ; à l’occasion d’échanges diplomatiques avec les sultans d’Égypte, plusieurs spécimens sont offerts aux souverains et princes espagnols et italiens. Ce cadeau de roi est une tradition dans le monde arabo-musulman depuis le début de l’hégire, que ce soit entre les monarchies musulmanes ou vers Byzance, l’Inde, la Chine et l’Europe. Nous nous préoccuperons de savoir comment les Arabes se procuraient cet animal rare, ne vivant que dans les lointaines savanes sub-sahariennes : par tribut imposé aux royaumes nubiens ou par cadeaux reçus de leurs souverains ; par chasse et capture ; par commerce avec la Nubie et l’Éthiopie et transport maritime ou terrestre via le port d’Aden ; par envois depuis la ménagerie du Caire vers le Maghreb, Constantinople ou l’Europe. Sans ce " commerce " arabe et la tradition d’envois d’animaux " diplomatiques ", aucune girafe n’aurait pu fouler le sol européen avant la période moderne, ce qui fut effectivement le cas entre la Renaissance et le XIXe siècle.

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